Mon histoire Aminata Faty

A 35 ans j’ai tout quitté pour réaliser mon rêve africain.


Je m’appelle Aminata. En 2019, j’ai quitté la France, mon job, ma famille, mes amies, ma maison, pour venir m’installer et entreprendre au Sénégal.

 

A l’époque j’étais mère célibataire. Ma fille Isia avait 7 ans. Mon réseau au Sénégal était constitué en tout et pour tout de 2 personnes dont une qui m’a arnaqué d’entrée de jeu et l’autre avec qui je me suis associée pour créer l’entreprise à succès Demay, une agence qui aide la diaspora africaine à investir au Sénégal dans l’immobilier et l’agriculture.

 

Aujourd’hui, je suis mariée à un homme merveilleux, j’ai deux filles et je suis chef d’entreprise. Je vis ma best life sur la Petite Côte du Sénégal.

 

Sur mes réseaux sociaux, je parle de tout ce qui me passionne : le business, les finances personnelles, le retour au pays, mes combats féministes, et bien sûr l’amour!

Laissez-moi vous raconter mon histoire.

Tout ne s’est pas si bien passé !

En 1970 Dembo Faty débarque en France. Il a 20 ans et arrive d’un tout petit pays d’Afrique de l’Ouest : la Gambie. Il quitte son village, Bajonkoto pour atterrir à Troyes après un long périple. Lui c’est mon père.

 

Mon père a fait partie de cette vague d’immigrés qui a participé à l’essor de la France en travaillant à la chaîne dans l’industrie automobile 42 heures par semaine.

 

Son épouse, Diahara Touré, c’est ma mère. Elle l’a rejoint quelques années plus tard avec ses 2 bébés dans les bras. Mahamadou dit Papa né au Mali et Ibrahima dit Bah né au Sénégal. Les années suivantes sont nés Almamo, Mohamed, Abou et moi-même, Ami, 6ème du nom.

 

De l’eau dans le gaz, ma mère quitta mon père quand j’ai 3 ans. A l’époque elle ne sait ni lire, ni écrire et nous vivotons de foyer en HLM avec le soutien des restos du cœur.

 

Ma mère se bat pour élever ses 6 enfants en faisant des ménages. Elle apprend à lire, pendant que nous étudions et commence à accumuler des objets pour en faire des containers pour le Mali.

 

Ma mère cette entrepreneure informelle, ce modèle de résilience et de détermination m’inspire en tant que femme indépendante. Ainsi que mes 5 grands frères qui me tirent vers le haut en me mettant les bons livres dans les mains, en me soutenant et en m’ouvrant la voie.

Image de Aminata faty

Cette histoire vous parle ? Des parents qui offrent le meilleur à leurs enfants malgré des conditions matérielles modestes ?

 

Des parents, loin de leur Afrique natale, qui s’intègrent tant bien que mal et qui de cours d’alphabétisation en tontine deviennent de plus en plus autonomes dans leur nouvel environnement dont les codes n’ont rien à voir avec les leurs.

 

Ces parents qui, alors qu’on ne comprend pas encore la portée de ce geste, nous achètent des terrains en Afrique. Ces parents qui économisent leurs francs durement gagnés pour construire leur maison de rêve au pays pour y recevoir leur progéniture et leur progéniture.

 

Nous, issus de l’immigration, comme on nous appelle à la TV, nous grandissons entre 2 mondes, entre 2 cultures, entre 2 continents.

On a parfois du mal à s’y retrouver quand d’un côté on nous fait comprendre que nous ne sommes pas des vrais français et de l’autre nous sommes perçus comme des « toubabs ».

 

Le « cul » entre deux chaises pour certains qui ne savent plus du coup qui ils sont et qui fantasment leur africanité, en revendiquant une nationalité africaine qu’ils n’ont pas.

 

Pour ma part, j’ai réglé cette question identitaire très tôt. Je suis telle que je suis, à prendre ou à laisser.

 

Aujourd’hui la France, je l’aime, je la quitte et je la retrouve quand je veux. J’accepte d’être un électron libre, naviguant de communauté en communauté au fil de mes états d’âme. Je navigue et je refuse de choisir.

 

En effet, j’ai depuis toujours, ce cordon qui me rattache à l’Afrique, que je le veuille ou non. Je fais quelques voyages dans différents pays. Mais j’ai envie de mieux la connaître cette Afrique dont on parle si mal dans les manuels scolaires. L’esclavage et la colonisation.

Mais quoi d’autre ?

 

Malgré les clichés négatifs qui circulent dans les médias, je m’identifie très jeune à Mama Africa. Je grandis en me forgeant une identité d’afroptimiste.

 

J’y crois, contre vents et marées l’Afrique se relèvera. Je sais très tôt, qu’un jour j’irai vivre en Afrique. Ce jour est arrivé le 25 juillet 2019.

 

Je sors de l’avion et je ressens cette impression qui est la même à chaque fois que je débarque sur un sol africain, cette chaleur qui m’enveloppe comme pour me souhaiter la bienvenue sur le continent.

 

Pourtant il fait nuit mais c’est la même sensation que celle que j’ai ressenti quand j’ai atterri sur le tarmac de Bamako en 1988. J’étais avec ma mère.

 

Cette fois-ci à Dakar, je suis avec ma fille. Je viens tout juste d’avoir 36 ans, Isia en a 7. Notre nouvelle vie commence ici et maintenant en Afrique.

 

Le lendemain au réveil, j’ai encore des sensations qui me font ressentir dans ma chair que je suis au Sénégal. Cette lumière, ce soleil puissant qui pénètre dans mes pupilles.
Il réchauffe mes bras. Tenue légère qui laisse respirer ma peau, je me sens à ma place.

 

Durant les prochaines années je vais connaître des aventures incroyables au pays de la Teranga.

 

Il n’y avait pourtant pas si longtemps ma vie était chaotique de tout point de vue. Suite au décès de ma fille Zabou tout était parti en vrille. C’est grâce à ma renaissance africaine que tout s’est remis dans l’ordre.

 

Je suis devenue une chef d’entreprise passionnée et une épouse épanouie en trouvant l’amour auprès d’un homme merveilleux.

 

A travers mes réseaux sociaux j’aide la diaspora à investir en Afrique et j’aide les femmes à retrouver du pouvoir dans leur vie. Car je suis la preuve vivante qu’on peut réussir en amour et en affaires en étant libre financièrement et épanouie même quand on vient de loin.

 

Bienvenue sur mon blog!!